Page:Guizot - Mélanges politiques et historiques, 1869.djvu/282

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qu’il a faites, soit devant M. le maire, soit devant le juge instructeur ?

Répond qu’il a des changements à y faire ; en conséquence, il déclare que lorsque le sieur Blaignan, officier à demi-solde, se présenta dans l’auberge de Merle, il dit au répondant : « Picard m’a assuré que vous étiez un honnête homme, et qu’on pouvait se fier à vous ; nous avons en conséquence beaucoup de choses à nous dire. Il est étonnant que dans ce pays, où sont tant de braves, on ne trouve pas à former un noyau comme il s’est trouvé à Grenoble. Il faudrait deux mille hommes pour faire un coup, si le cas se présentait. » A quoi le répondant observa que deux mille hommes étaient beaucoup trop, et que trois cents seraient assez dans une grande ville pour faire du tapage. « Mais où prendre ces trois cents hommes, répondit Blaignan, quoique je connaisse beaucoup d’officiers capables de commander ? — C’est votre affaire, dit le répondant, et si. ces officiers sont de Toulouse, ils auront plus de moyens que moi pour former la réunion que vous désirez. » Il ne fut plus question de rien, ni de projet d’insurrection, ni des moyens de l’exécuter, ni du gouvernement. L’entrevue finit par le rendez-vous que