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NOTES
de
HÉRODIAS.


« Hérodias a été inspiré par les sculptures d’un des portails latéraux de la cathédrale de Rouen. » (Max. Du Camp, Souvenirs littéraires.) C’est à Paris, après avoir achevé un Cœur simple, que Flaubert songea à développer l’histoire de saint Jean-Baptiste qu’il méditait depuis longtemps. Si je m’y mets, écrivait-il, cela me ferait trois contes, de quoi publier à l’automne un volume assez drôle. « L’histoire d’Hérodias, telle que je la comprends, n’a aucun rapport avec la religion. Ce qui me séduit là dedans, c’est la mine officielle d’Hérode (qui était un vrai préfet) et la figure farouche d’Hérodias, une sorte de Cléopâtre et de Maintenon ; la question des races dominait tout. » (Lettre à Mme  Roger des Genettes, Correspond., t. IV.) Quelques mois plus tard, rentré à Croisset, il rassemble aussitôt la documentation scientifique de ce conte et, le 25 octobre 1876, il écrit à Maupassant : « Dans sept ou huit jours (enfin) je commence mon Hérodias, mes notes sont terminées et maintenant je débrouille mon plan. Le difficile, là dedans, c’est de se passer autant que possible d’explications indispensables. » On verra plus loin, dans la lettre qu’il écrivit à Flaubert, comment Taine interprète cette absence d’explications.




LE PLAN DE HÉRODIAS.


Les notes documentaires de Hérodias se composent de 57 feuillets de grand format, recouverts d’une feuille de papier blanc sur