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CHAPITRE II.

Le troisième alinéa a pour but de sauvegarder les intérêts militaires. Un navire pourrait fort bien, tout en évacuant des blessés, donner l’éveil sur telle évolution de l’ennemi dont il aurait surpris le secret pendant sa route. Si donc il est atteint par celui-ci, rien de plus juste qu’on lui interdise des communications compromettantes. Le retard que le repatriement des blessés subira de la sorte, sera une rigueur parfaitement justifiée par les nécessités de la guerre.

En nous occupant des convois de blessés sur terre, nous avons dit que la neutralité qui les couvre n’allait pas jusqu’à permettre à une place assiégée ou bloquée d’évacuer ses défenseurs hors de combat. Cette même observation s’applique aux guerres navales. Des bâtiments quelconques, appartenant à des nations neutres, ne peuvent forcer un blocus effectif sans une autorisation spéciale ; à plus forte raison cette condition doit-elle être exigée de ceux qui naviguent pour le compte du belligérant bloqué, et dont il voudrait faire usage pour se débarrasser de ses blessés.

C’est à cela que fait allusion le quatrième alinéa de l’article 10 ; nous croyons du moins que les cas urgents, dont il parle, ne sont autres