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LIVRE IV


LES SUCCESSEURS MODERNES D’ÉPICURE
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CHAPITRE PREMIER


ÉPOQUE DE TRANSITION ENTRE L’ÉPICURISME ANCIEN ET L’ÉPICURISME MODERNE. GASSENDI ET HOBBES


I. — Que l’épicurisme était la seule de toutes les philosophies antiques qui fût essentiellement incrédule. — Comment Epicure se trouvait en quelque sorte désigné comme le patron de l’incrédulité. — Les Epicuriens au Moyen-Age et à la Renaissance. — Gassendi opposant Epicure à Aristote et voulant en faire le chef de la révolution intellectuelle, morale et religieuse qui commençait. — Influence de Gassendi. — Le « libertinage » au XVIIe siècle. — Pascal reproduisant l’antithèse de l’épicurisme et du stoïcisme, qu’il essaie en vain de concilier dans le christianisme. — Pourquoi l’incrédulité, déjà si répandue au XVIIe siècle, était encore à demi impuissante ; ce qui fit sa vraie puissance au siècle suivant.
II. — Hobbes. 1° L’homme d’après Hobbes. — La paix, condition de tous les biens ; la force, condition de la paix. — Mécanisme et fatalisme. — Identification du bien avec l’objet du désir. — Relativité de tout bien. — Le bien et le beau ramenés à l’utile. — Les sentiments moraux réduits à des transformations diverses des sentiments égoïstes. — Définition du bien suprême. — 2° L’homme dans ses rapports avec autrui. — L’homme n’est pas un être naturellement sociable. — Droit naturel de tous sur toutes choses. — Guerre de tous contre tous. — Il n’y a pas de justice avant l’existence du contrat. — Loi naturelle, fondée sur le calcul de l’intérêt bien entendu et opposée au droit naturel, qui est fondé sur le désir aveugle. — Prescriptions de la loi naturelle : en premier lieu faire des contrats, ou échanges de droits, en vue de la paix ; en second lieu maintenir ces contrats. — Qu’il faut une force pour soutenir la morale naturelle. — Le nombre et l’accord des contractants ; leur union et leur personnification. — Etablissement d’un gouvernement. —