Page:Guyon - L’Oracle des nouveaux philosophes.djvu/9

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ne question purement philosophique.

D’autres renversent tous les principes de la Morale, le droit des gens, la sûreté publique, la subordination légitime, tout l’ordre qui doit regner dans l’Univers, & qui en fait la paix & la beauté. Si on les en croit, les hommes ayant été des milliers d’années dans l’état des bêtes & des sauvages, sans aucun usage des vêtements, de la parole & de la société, imaginerent enfin des loix purement arbitraires et locales, qui n’obligent que ceux qui veulent bien s’y soumettre. La Loi naturelle n’est qu’une chimere ; le vice et la vertu ne sont que des préjugés inventés par la foiblesse & par la superstition, et dont on nous a follement remplis dès l’enfance. L’homicide, l’injustice, la fraude, le vol, l’adultere n’ont rien de mauvais par eux-mêmes. L’humanité, la bonne foi, l’équité, la droiture, la tempérance, ne sont que des vertus idéales & d’institution humaine. La conscience ne pres-