Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/121

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de ruine : et plus que tous autres ils seraient à même de les apercevoir, s’ils avaient conscience de l’œuvre qu’ils font. Quand ils ont passé dans une région pour y organiser la grève, que sont devenus les livrets de caisse d’épargne, et les valeurs qui s’infiltrent aujourd’hui partout, et que pouvaient posséder les travailleurs qu’ils ont condamnés à un loisir forcé ? que sont devenus les petits commerçants ruinés par les crédits qu’ils ont dû faire, les fournisseurs de ces petits commerçants qui ne peuvent rentrer dans leurs fonds ? que deviennent les petites banques chargées de papiers en souffrance ? Et si ces meneurs de grèves sont arrivés à atteindre dans sa prospérité une compagnie ou un industriel, en enlevant au capital une partie de son pouvoir producteur, ils enlèvent par cela même aux ouvriers, dont ils prétendent représenter les intérêts, une part de rémunération immédiate ou éventuelle. Déjà, pour le présent, ces faiseurs de ruine savent faire convenablement cette besogne qui n’est cependant que le prélude de la grande liquidation sociale.

Enfin, ils ont un moyen simple de faire une égalité de misère. Un antisémite et socialiste millionnaire, M. de Morès, l’a déjà proposé. Il suffit de répartir la fortune de la France entre tous ses habitants, à tant par tête : La fortune mobilière de la France est évaluée à 80 milliards : on pourrait commencer par là. Cela ferait 2.000 francs par tête, à la condition que les cours d’aujourd’hui voulussent bien se maintenir et ne pas s’effondrer dans le cataclysme, que provoquerait cette banqueroute : car une grande quantité de ces titres ne sont que des créances qui sont une fortune pour ceux qui les possèdent,