Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/136

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appétit dépravé de réglementation, beaucoup d’ouvriers réclament des mesures de ce genre, sans bien en comprendre le caractère, et que les patrons semblent actuellement des quantités négligeables ?

D’après la loi, les enfants âgés de moins de seize ans ne peuvent être employés plus de dix heures par jour ; les jeunes ouvriers et ouvrières de seize à dix-huit ans, plus de soixante heures par semaine ; les filles au-dessus de dix-huit ans et les femmes plus de onze heures. Les femmes peuvent donc rester à l’atelier tandis que les jeunes filles et les enfants doivent s’en aller. Et que feront-ils ou que feront-elles dehors ? n’étaient-ils pas mieux près de leur mère ou de leur père ? Si celui-ce travaille douze heures, il ne sortira que deux heures après ses enfants, une heure après sa femme. Au lieu de s’en aller ensemble, chacun s’en ira de son côté. La morale et la famille y gagnent-elles quelque chose ?

Mais de plus, dans certains métiers la collaboration de l’enfant est indispensable : une fois lui parti, la mère et le père n’ont plus qu’à s’en aller. Les partisans de la limitation des heures de travail triomphent d’avoir obtenu ces résultats ; mais ils n’ont pas ajouté au bien-être du ménage ni à la prospérité de l’industrie.

La protection méticuleuse donnée à l’enfant peut avoir l’effet le plus funeste pour lui.

Les pâtissiers et cuisiniers de Paris ont 3.000 apprentis, dont beaucoup sont orphelins ou ont leur famille en province. La loi les oblige à leur donner un jour de congé, et les patrons ne veulent pas prendre