Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/140

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mêmes l’absurdité en les corrigeant par des exceptions.

J’ai combattu cette loi dans des discours que j’ai prononcés les 2, 9 et 11 juin 1888, et le 4 février 1889.

Je me bornerai à rappeler quelques-uns des arguments des partisans de la loi. Habituellement, quand nous, économistes, invoquons des faits qui se sont produits dans le plus vaste champ d’expériences économiques qu’il y ait au monde, l’Angleterre, on nous reçoit très mail. Mais cette fois, c’est l’Angleterre qui a établi la réglementation du travail des femmes ; et alors comme les partisans le al loi faisaient sonner et résonner cet argument ! Cependant l’act de 1878 qui règle la matière et qui ne contient pas moins de 65 pages et 10 pages de tables, a été modifié dix fois. Il donne lieu à des chinoiseries telles que celle-ci : une ouvrière, trouvée seule dans une manufacture pendant que ses compagnes sont à déjeuner, provoque une pénalité pour son patron.

Au fond l’argument économique fut celui de la surproduction ; et il s’appliquait aussi bien au travail de nuit des hommes qu’au travail des femmes. M. Lyonnais en arriva à déplorer l’invention de l’éclairage au gaz et de la lumière électrique.

Il y en avait un autre. M. Richard Waddington, rapporteur de la loi, est filateur en Normandie. On n’y travaille pas la nuit et on n’y amortit pas les manufactures. Dans les Vosges, on travaille la nuit et on y amortit rapidement les manufactures. Supprimer le travail de nuit des femmes, c’était un moyen de supprimer des concurrents !

Comme ces choses-là ne se proclament pas tout