Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/172

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comme une partie du salaire, dont le taux fixe pourra être abaissé d’autant plus que le bénéfice aléatoire lui donnera une compensation plus grande.

M. Guillemet a déposé une proposition de loi obligeant tout concessionnaire de l’État, des départements ou des communes, pour une durée de cinq ans, à associer son personnel à la participation des bénéfices. Mais tous les concessionnaires de l’État font-ils des bénéfices ? Les plus considérables, les compagnies de chemin de fer, ne vivent toutes, sauf une, que par la garantie d’intérêts ? Considérez-vous qu’elles donnent des bénéfices ?

M. Guillemet demandait encore que l’État organisât la participation aux bénéfices dans toutes les usines, manufactures et exploitations qu’il gère lui-même et dont il met en vente les produits.

M. Guillemet oubliait que l’État n’est pas un capitaliste, qu’il ne prend ses ressources qu’aux dépens des contribuables ; qu’il ne fait pas de bénéfices quand il force les fumeurs d’acheter du tabac exclusivement sorti de ses manufactures, mais qu’il prélève un impôt ; que les ouvriers des manufactures de l’État, une fois leur salaire payé, n’ont aucun droit à participer à des ressources qui ne peuvent avoir que deux objets légitimes : ou des dégrèvements en faveur des contribuables ou la rémunération des services publics. Il invoquait l’exemple donné, dans ses manufactures de tabac, par le Portugal. Malheureusement la gestion financière de ce pays n’est pas assez encourageante pour nous éviter à suivre ses errements.

La Commission me demanda, comme ministre des Travaux publics, si je voulais intéresser les employés