Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/204

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la loi sur le travail des femmes : les patrons ont été menacés ; les manufactures envahies, quelques-unes dévastées. À Rive de Giers, les violences ont été surtout exercées contre les non-grévistes.

Lors de la grève des omnibus et des cochers, nous avons vu employer les mêmes procédés. Au mois de juin 1893, les grévistes ont commencé par exiger une redevance des cochers qui continuaient à marcher et qui, comme contrôle, devaient arborer, à leur chapeau, une carte, qui leur était achetée chaque matin. La préfecture de police, ayant mis fin à cet abus, les cochers ont brisé ou brûlé au pétrole quelques voitures, assommé et lardé de coups de couteau quelques cochers.

Pour avoir dit, à plusieurs reprises, que ces procédés relevaient du code pénal, j’ai été conspué. D’après le Manuel du parfait gréviste le droit d’envahir les ateliers, de briser les outillages et d’attaquer les non-grévistes, fait partie des droits de l’homme.

Mais les épisodes de nos grèves en France ne sont rien auprès de la grève des verriers en Belgique. Ce n’était point la misère que les excitait. Elle était faite par des ouvriers qui, gagnant 10, 12.000, 17.000, et même 24.000 fr. par an, appliquaient « la loi d’airain des salaires » à des fantaisies comme celle de prendre des bains de pieds dans une demi-douzaine de bouteilles de champagne, à l’instar du souffleur Rofler. Ce n’ait point l’excès de travail, ils travaillaient 24 fois par mois, neuf heures et demi ; ce n’étaient pas les opinions réactionnaires du patron ; car M. Baudoux, contre qui elle éclata, était chef du parti radical. Mais il avait introduit le four Siemens, qui