Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/211

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d’assassinat et d’exécution que MM. Jules Guesde et Pablo Lafargue lançaient contre certaines personnes, qu’ils désignaient pas leur nom, dans la réunion du Château-d’Eau du 3 juin 1886, destinée à célébrer les hauts faits des grévistes de Decazeville. S’ils répudient la propagande par le fait, telle que l’entendait Duval qui volait l’hôtel de Mme Lemaire ; si le compagnon Martinet leur paraît compromettant à cause de ses neuf ans de prison pour vol, il y a des réunions où on crie : Vive le vol ! Vive l’assassinat ! Et ils ne s’en dégagent pas. Ils ont fait un tel intellect à certains groupes de la population parisienne que, le 1er mai 1892, à la salle Favié, trois mille personnes couvraient d’applaudissements le citoyen Chausse, aujourd’hui conseiller municipal, appelant « la dynamite un système d’avant-garde. »

M. Gabriel Deville, un des théoriciens du socialisme marxiste, publiait tranquillement dans un volume cette phrase méditée à loisir : « La dynamite et autres moyens de persuasion semblables sont les engins indispensables à la solution communiste[1]. »

Et quelques jours après l’explosion de la rue des Bons-Enfants, M. Baudin disait dans une réunion à Carcassonne : « Au besoin, il faudra se servir contre la réaction et l’opportunisme de la science mieux que ne le font les anarchistes. » Nous savons bien qu’un euphémisme employé dans la ville qui a l’honneur d’avoir M. Ferroul pour député, n’a pas d’importance.

  1. Gabriel Deville, Aperçu sur le socialisme scientifique, 1884.