Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/212

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Mais si un homme comme M. Baudin en use, c’est qu’il sait provoquer des enthousiasmes, et, en effet, il y a des gens qui voient la Révolution sociale, comme une sorte de féérie. Le prince Kropotkine, dans ses Paroles d’un Révolté, savoure, avec une volupté qui est du ressort de la psychiatrie, la guerre civile, les massacres, péripéties de la lutte par laquelle le prolétaire « se saisira joyeusement de la propriété privée au profit commun ! » Et comme le prouvent les anniversaires du 28 mai, des hallucinés entrevoient un paradis social, à travers les souvenirs de sang et de flamme des journées de Juin et de la Commune, et dans leurs rêves, suivent ceux qui leur promettent de recommencer ces orgies de destruction et de carnage.

Les malheureux ! s’ils n’étaient pas livrés à une de ces folies épidémiques qui lancent les foules dans le vertige, ils se rappelleraient qu’il n’y a pas eu de jours plus sombres pour la cause qu’ils prétendent défendre. Est-ce que les pavés et les barricades se sont changés en pains de quatre livres pour les combattants des journées de Juin ? La Commune a laissé le souvenir d’un délire destructeur d’autant plus odieux qu’elle incendiait Paris sous les yeux des Prussiens. — Et quand les socialistes, de toutes nuances vont en pèlerinage proclamer chaque année, en arborant le drapeau rouge, que c’est à ces sinistres lueurs qu’ils éclairent la question sociale, tous au nom du travail, au nom de la paix sociale, au nom de la France, nous devons repousser leur contact avec une colère indignée, colère d’autant plus ardente que nous voyons au congrès de Marseille ces hommes s’empresser autour de Liebknecht.