Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/233

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heures du soir, les individus coupables d’enlèvement et de bris d’outils, ou ceux qui auraient renversé les chargements contenus dans des tombereaux, étant l’objet de poursuites judiciaires ».

Mais quelle autorité a une magistrature et une administration susceptibles de pareilles variations ?

Certains magistrats appliquent le Code Pénal avec une douceur et une indulgence qui donnent toute latitude aux tyrans d’ateliers et de syndicats. Au mois de février 1883, sur vingt grévistes de Rive de Gier, inculpés d’entraves à la liberté du travail, avec menaces, coups, deux seulement furent retenus et condamnés à 25 francs d’amende et cependant ils avaient frappé un vieillard de soixante-quatorze ans.

Quelquefois ils vont jusqu’à des condamnations à quinze jours, vingt jours de prison ; rarement ils dépassent quelques mois. Les courtes peines ne servent qu’à faire des récidivistes. Les longues peines seules sont efficaces au point de vue de la répression.

Les magistrats du ministère public vous répondent, plus ou moins ouvertement : — Si je prends la responsabilité des poursuites, il ne peut en résulter que des désagréments pour moi. Je ne me sens pas soutenu. Je suis attaqué dans les journaux et au Parlement. Si j’obtiens une condamnation, on lui opposera l’amnistie ; et si le gouvernement repousse l’amnistie, il promettra et il donnera de larges grâces. Pourquoi envoyer des gens en prison, si je suis obligé de les remettre en liberté et de leur faire des excuses ? »

Il faut ajouter que les jurés n’encouragent pas les magistrats et se montrent parfois d’une faiblesse qui touche à la complicité.