Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/265

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des violences commises dans les formes légales ; et le devoir d’un homme d’État est de prévoir et d’empêcher que jamais la loi ne devienne un instrument d’oppression et de spoliation.

Le congrès de Marseille a très bien déterminé pour les socialistes l’utilité des concessions qu’on peut leur faire : « Elles nous rendent plus forts contre nos adversaires devenant plus faibles. »

L’exemple de M. Bismarck qui persécutait à la fois les socialistes et faisait une législation socialiste n’a servi dans son illogisme qu’à développer le socialisme en Allemagne. L’empereur Guillaume II continue cette politique et est arrivé au même résultat.

Le Congrès Socialiste Internationaliste tenu à Paris les 14-21 juillet 1889, demandait une législation internationale établissant la journée de huit heures, la suppression du travail de nuit, la suppression du travail des femmes, un repos de trente-six heures par semaine, la surveillance des ateliers par des inspecteurs dont la moitié au moins serait élue par des ouvriers. Cette législation protectrice du travail devait devenir l’objet de lois, de traités internationaux. Un député, qui prétend représenter les travailleurs, M. Ferroul a reproduit dans une proposition de loi ces résolutions du congrès : et ce ne fut que pas sans étonnement que, le 4 février 1890, nous vîmes les rescrits de l’Empereur d’Allemagne qui semblait vouloir faire siennes les propositions de M. Ferroul et les résolutions du congrès de Paris, pour « régler la durée et la nature du travail. »

Si l’empereur Guillaume voulait faire siennes les vues des socialistes, il aurait dû appeler au pouvoir