Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/267

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et que tous les travaux parlementaires, toute la politique du parlement devrait leur être subordonnés, et ils sont 90.000 ouvriers du fond ! Les députés qui brouillonnent dans leur zèle démagogique au milieu des lois ouvrières se figurent-ils donc qu’elles conviennent à toute cette petite industrie, où on compte un patron pour deux ouvriers ? Si on fait la part de ceux qui en ont sept ou huit, on voit la quantité de ceux qui n’en ont qu’un. Est-ce que ces petits patrons ne représentent pas la démocratie, le prolétariat d’hier en voie de transformation, les gens qui, ayant de l’initiative, préfèrent à la sécurité et à la tranquillité du salaire, l’alea de l’entreprise et de la clientèle ? Ce sont ces petits patrons que vous frappez avec les lois de police, que vous inquiétez avec les inspecteurs, nouveaux fonctionnaires que vous créez et mettez en mouvement.

Et vous croyez qu’en agissant ainsi, vous faites une manœuvre politique habile ! Elle n’a même pas cette qualité pour excuse.

Le commerce et les transports représentent près de 4 millions de personnes, et cette législation ne peut avoir que deux résultats : déprimer le commerce en déprimant l’industrie et en fermant les débouchés par le haut prix des produits et la restriction de l’esprit d’entreprise.

Quant au personnel des chemins de fer, représentant 550.000 personnes, et à celui de la marine marchande, représentant 250.000 personnes, il peut bien y avoir un certain nombre d’employés qui, après avoir fait beaucoup de démarches pour entrer dans les compagnies, se laissent entraîner par les agita-