Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/268

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teurs socialistes ; mais au fond, la majorité comprend fort bien que si la vie économique est ralentie, dans ce pays, par les exigences socialistes, la répercussion s’en fera sentir en restreignant le personnel et en diminuant les ressources qui pourraient être employées à sa rémunération.

Sont-ce les personnes appartenant aux professions libérales au nombre de 1.600,000 qui peuvent, si elles réfléchissent, accepter cette législation susceptible de tant de périls, si antipathique aux intérêts généraux de la nation ? Est-ce la force publique, représentant 550.000 personnes parmi lesquelles 120.000 personnes appartenant à la gendarmerie et à la police ? Sont-ce les propriétaires et rentiers, qui représentent plus de 2 millions de personnes, près de 6% de la totalité de la population ?

On veut subordonner toute la législation de la France, toute sa politique aux prétentions d’une minorité qui ne sera jamais satisfaite. Les hommes publics qui se mettent à la tête ou plutôt à la remorque de ce mouvement, les courtisans de la démagogie socialiste ont le plus profond dédain de l’économie politique et de la statistique. On le voit bien : car ils prouvent qu’ils ne connaissent même pas la statistique électorale, la seule qui leur importe. M. Clémenceau s’est beaucoup occupé des mines, au moins à la tribune : et cependant ce n’est ni à Valenciennes, ni à Béthune, ni à Saint-Étienne qu’il est allé chercher un collège électoral : mais dans un arrondissement qui ne compte point de grande industrie, un arrondissement de petits propriétaires et de petits cultivateurs, Draguignan.