Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/269

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Nous constatons la même absence de confiance au point de vue électoral, dans les agglomérations des ouvriers des mines et de la grande industrie, pour qui il prononce tant de phrases, de la part de M. de Mun. Il fait à leur usage de la démagogie, leur promet des paradis terrestres par dessus le paradis céleste, interprète, dans le sens des ascètes, qui n’ont jamais eu la prétention d’être des économistes, certains versets de l’Évangile, ne voit dans l’Encyclique du Pape Rerum novarum que le côté qui convient à sa thèse, en laissant dans l’ombre toutes les restrictions qui en sont la contrepartie, mais c’est à la crédulité des paysans du Morbihan, qu’il va demander de l’envoyer à la Chambre des députés. Je me suis expliqué ailleurs sur le socialisme chrétien. Je n’y reviens pas[1].

Bien plus par jalousie de luxe, de salon, de théâtre, que par haine de religion ou de race ; par esprit de revanche de la fortune territoriale contre la fortune acquise par le commerce et par la Banque, l’aristocratie catholique, et, par esprit de concurrence, l’aristocratie protestante ont engagé en France la campagne antisémitique, mais elle n’est devenue populaire que parce qu’aux diffamations qui en ont fait le condiment malsain, sont venus s’ajouter la haine du riche, l’envie de celui qui a échoué contre celui qui a réussi, l’esprit de spoliation. Les sectaires de M. Drumont sont des partageux laïques.


III. — Mais il y a des personnes fort désintéressées et fort bien intentionnées qui disent : — « Il faut bien

  1. Études sur les doctrines sociales du christianisme. Nouvelle édition, 1893.