Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/275

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reconnaît-on ? Allez-vous donner un privilège à la paresse, à l’apathie pour exploiter ceux qui acceptent vaillamment de porter eux-mêmes les charges de la vie au lieu de les passer au voisin ? Mais ces faibles, dont ces bonnes âmes prennent tant de souci, si on les entretient, on les condamne à rester dans leur cachexie.

Rappelons-nous bien la loi exprimée dans ces termes par Lamarck : « Le développement des organes et leur puissance active sont constamment en raison de l’emploi de ces organes. » Qu’il y ait des crises et des difficultés dans la vie sociale, nous ne devons pas nous en effrayer. Nos besoins changent, et ils précèdent toujours la formation définitive de l’organe. Comme l’a fait remarquer Darwin, tout organe est la transformation d’autres organes antérieurs préexistant chez les formes ancestrales dans un état différent et pour des fonctions différentes. Au point de vue sociologique le problème est le même qu’au point de vue biologique : l’adaptation aux nouvelles fonctions est toujours difficile et reste incomplète. Il s’agit de la rendre aussi facile, aussi peu douloureuse et aussi parfaite que possible. Il s’agit surtout d’empêcher les régressions qui ne sont que la prédominance de l’hérédité sur l’adaptation au milieu ; et comme le mouvement socialiste n’est que l’expression de vielles formes de sociétés, de vieilles idées, de vieux sophismes, de survivances de fétichismes, un essai de subordination du progrès industriel et économique à des modalités de civilisation primitives, nous devons nous y opposer, au nom du progrès : car les prétendus « avancés », qui le dirigent, ramèneraient l’organisme social avec ses éléments complexes, de plus en