Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/33

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vrer de mots et de rêveries, de se laisser aller à des impulsions épileptiformes ou à des rêveries de millénaires, croient que la méthode d’observation doit nous guider aussi bien en sociologie que dans les autres sciences. Si cette évocation déplaît à certains socialistes qui prétendent représenter le socialisme scientifique et se servir de la méthode historique, ce sera une preuve que s’ils invoquent cette méthode, ils refusent de s’en servir.

Si nous l’appliquons à dégager le critérium qui distingue la régression sociale de l’évolution, nous constatons tout d’abord que, maintenant, nul n’ose plus placer l’Age d’or derrière nous. Et il ne s’agit pas, en ce moment, du point de vue matériel, quoique dans la discussion qui nous occupe actuellement, il ait bien son importance, mais des rapports sociaux.

Dans les programmes politiques des congrès que nous avons cités, nous voyons invoquer le droit de vote, le suffrage direct, la liberté de parole, de presse, et demander que la religion soit considérée comme une affaire privée : ce sont là autant de négations et de réprobations des états de civilisation par lesquels l’humanité a passé jusqu’à présent.

Non seulement dans les civilisations primitives, telles que celles dont nombre de peuplades australiennes, polynésiennes, africaines nous offrent encore le type, en nous permettant de retrouver, comme contemporains, certains de nos aïeux préhistoriques, mais dans les civilisations indoues, grecques, latines, nous voyons dans toutes les tribus constituées : la domination omnipotente du chef de la famille, en comprenant dans ce mot les femmes, les enfants,