Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/48

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Le délégué. — Tous !

Le déterministe. — Et dans tous les pays ?

Le délégué. — Oui, partout. Ils ne valent pas mieux les uns que les autres.

Le déterministe. — En Allemagne, en Italie, en Angleterre, aux États-Unis ?

Le délégué. — Oui. C’est encore pis.

Le déterministe. — Tu as une bonne opinion des gouvernants. Et l’Administration ?

Le délégué. — Des ronds de cuir qui sont là pour empêcher de danser en rond, toujours perdus dans leurs paperasses. Ils ne savent que compliquer.

Le déterministe. — Cependant notre administration est intègre.

Le délégué. — Il ne faut pas me le faire croire, à moi. Lisez la Libre Parole et l’Intransigeant. Et la guerre ? et la marine ? mais vous parlez tous à la Chambre des abus qu’il y a, des gaspillages qui s’y font. Vous déclarez que nous n’en avons pas pour notre argent.

Le déterministe. — L’armée et la marine sont de belles administrations de l’État, dans lesquelles l’État construit, a des ateliers : il loge, il habille et nourrit des hommes. Et tu dis que ça ne marche pas.

Le délégué. — Non. Ça ne marche pas.

Le déterministe. — Mais alors si tu crois que le gouvernement est détestable et inintelligent, que les hommes d’État sont plus faillibles que les autres hommes et obéissent à toutes sortes de corruptions, d’influences et de passions ; que l’administration est lourde, onéreuse et arriérée, tu devrais demander que le gouvernement fût éliminé de plus en plus de la di-