Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/79

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soumis à la surveillance d’inspecteurs, élus par les ouvriers, et qu’il soit puni « s’il a fait travailler plus de huit heures et au-dessous des tarifs des syndicats. » Les ouvriers, membres des conseils de prudhommes, prêtent le serment de toujours condamner les patrons, érigeant en doctrine la partialité en matière de justice. Les patrons sont obligés de supporter, dans leurs ateliers, la présence de gens qui n’ont que des injures et des paroles de haine contre eux. Ils ont la perpétuelle inquiétude de la grève, qu’ils ne peuvent prévenir par aucun moyen ; et une fois déclarée, ils sont en butte à des menaces de mort. Ils doivent faire évacuer leurs femmes et leurs enfants : le moindre risque qu’ils courent, c’est le pillage et le bris d’une partie de leur matériel. Des députés viennent se mettre à la tête des grévistes pour protéger ces désordres. Les ministres, les préfets interviennent et ont peur qu’on ne les accuse de favoriser les patrons. Si quelque magistrat fait son devoir en poursuivant des coupables de droit commun, à la première occasion, on s’empresse de les gracier, et les criminels reviennent en triomphateurs. Si le patron se ruine, il perd non seulement ses capitaux, ceux de ses commanditaires, mais il est encore déshonoré et devient une misérable épave. S’il s’enrichit, il entend dénoncer sa fortune dans certains journaux, dans des réunions, à la tribune et on lui promet qu’on saura bien lui faire rendre gorge.

Crois-tu que, dans ces conditions, la position des patrons soit si pleine d’attraits qu’elle doive disposer beaucoup d’hommes à engager leurs capitaux et leur existence dans l’industrie ? Est-elle donc si tentante