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à des étrangers, et n’ayant à léguer qu’un petit héritage à des parents presque toujours pauvres eux-mêmes. Ce sont eux que Henry Maret, plein de malice, commence par exproprier pour jouer un mauvais tour aux gens riches.

Ces héritages que, dans sa philanthropie, Maret leur arrache, laisseraient la caisse de son assurance sonner le creux.

S’il consulte les comptes de l’enregistrement, il verra que, pendant ces dernières années, la valeur des successions en ligne directe est de près 3.900 millions : or, il ne les supprime pas, même pour les morts ab intestat.

La valeur des successions entre époux est de près de 600 millions.

Entre frères et sœurs, oncles et tantes, neveux et nièces, elle est de 850 millions ; entre grands-oncles, grand’tantes, petits-neveux, petites-nièces, cousins germains, elle tombe à 150 millions, et au delà du quatrième degré jusqu’au douzième degré, à 120 millions.

La valeur des héritages, en ligne collatérale, est donc de 30 pour 100 seulement par rapport aux héritages en ligne directe. Quant aux héritages en ligne collatérale, au delà du quatrième degré, ils représentent 5 pour 100 des héritages en ligne directe.

M. Maret veut-il supprimer aussi l’héritage entre époux ? Si oui, l’époux survivant peut être privé, par la mort de son conjoint, de la fortune qu’il aura contribué à gagner. M. Maret va-t-il jusque là ? Or, la proportion des héritages en ligne collatérale, relativement aux héritages en ligne directe et entre époux