Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une fois, de s’être laifſé trop légèrement prévenir, d’avoir été, ſans le ſçavoir, l’inſtrument d’une baſſe vengeance, & de n’avoir pas connu plûtôt la naiſſance, le caractére & les mœurs de celui qu’il avoit inconſidérément & indignement maltraité !

Autre trait de malignité & d’injuſtice de la part du ſieur Voltaire. Il parle dans ſon Libelle de la fameuſe harangue fictive de l’Abbé S. pour laquelle l’Abbé D.F. fut inquiété au commencement de 1736. Tout le, monde ſçait aujoud’hui que cette Piéce lui avoit été ſurpriſe par le Libraire Ribou. Comment l’auroit-il venduë trois louis à un miſérable qui mouroit de faim, & n’avoit pas de ſouliers, & qui eſt aujourd’hui fugitif pour ſes dettes ? d’ailleurs, eſt-ce que trois pages ont jamais été payées d’avance trois louis d’or ? Le menſonge eſt bien groſſier. L’Abbé. D.F. n’a jamais été le Vendeur, ni l’Editeur de cette Pièce ; il n’en a été non plus ni l’Auteur ni le Copiſste. Il ne l’avoit pas même lûë entierement., lorſqu’on la lui déroba. Il eſt aujourd’hui public qu’il n’y a eu aucune part, & l’on ſçait d’ailleurs qu’il a toujours déteſté la Satyre perſonnelle. Le véritable Auteur de cette Pièce, n’en fait plus myſtére. Mais il n’en étoit pas de même durant le cours de, cette affaire