Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gien, qui a oſé cenſurer les Pensées de Paſcal, & deſier tous les Docteurs de lui prouver l’immortalité de l’ame, décide que la Religion eſt ſolidement défenduë dans l’Alciphron : Qu’il traite de plaiſanterie l’objection ſolide qu’un habile Géomettre a daigné lui faire dans les Obſervations, ſur ſa file de Soldats, dont le vingtième, ſelon Voltaire, devroit paroître, vingt fois plus petit que le premier :[1] Qu’il trouve admirable cette penſée ridicule & puérile, rapportée dans le Dictionnaire Néologique. (N’eſt-il pas juſte que la ſcience ait des ménagemens pour l’ignorance qui eſt ſon aînée, & qu’elle trouve toujours, en poſſeſſsion ? ).[2] Qu’il entreprenne de juſtifier le Comique romaneſque, ſérieux, & attendriſ-

  1. Si 20 Soldats doivent partager ainſi en 20 parties égales l’angle que forme le rayon visuel, il s’enſuit, ſelon Voltaire, que l’angle : eſt alors coupé également ; V. a donc trouvé par cette Belle opération la triſſection de l’angle. Il dit que le Sçavant Géometre s’eſt mocqué de l’Abbé D.F. & il ne voit pas que c’eſt de lui qu’il ſe mocque. Y a-t’il en effet rien de plus riſible que le raiſonement de V. ſur ce point ? On en parlera cy après.
  2. Il faudroit auſſi par la même raiſon, que la Vieilleſſe reſpectat la Jeuneſſe : car la Jeuneſſe précède la Vieilleſſe. On ne devient vieux, qu’après avoir été jeune. V. admire cet impertinent concetto. Quel goût ! Toutes les autres. citations qu’il rapporte, bien, examinées, ſon auſſi ridicule.