Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/19

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ſoupçonner que l’Abbé D.F. en eſt l’Auteur. Il peut être permis à certaines gens de prendre le change ; mais qu’un homme de Lettres s’y trompe, cela eſt bien honteux. Il doit diſtinguer les ſtyles, avec les yeux de l’eſprit, comme avec l’œil corporel on diſtingue les caractéres de deux différentes écritures. Les Connoiſſeurs, les Gens d’eſprit ne s’y méprennent jamais, Auſſi n’y a-t’il que des hommes ſans Lettres, ou quelques ſots Lettrés, qui ayent attribué les Réflexions, périodiques à l’Abbé D.F. dont le ſtyle eſt tout différent.

La deuxiéme imposture, eſt que V. ſuppoſe, que l’Abbé D.F. a fait impromer en Hollande vingt Libelles contre lui. L’Abbé D.F. m’a proteſté, du ton le plus affirmatif, qu’il n’avoit jamais fait imprimer aucun Libelle en Hollande ni-ailleurs, contre Voltaire. Je ne me ſuis pas contenté de lui demander ſur cela ce qui en étoit ; j’ai écrit en Hollande, pour m’informer des Libelles qui ont pû paroître contre Voltaire depuis quelques années, & l’on m’a répondu qu’il n’en avoit paru aucun : y eut-il jamais une impudence pareille ? Voltaire ne veut point paroître agreſſeur : il feint qu’ont l’a inſulté, afin d’avoir droit d’inſulter à ſon tour. Il ſuppoſe des Libel-