Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/43

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ribles, contre la Religion Chrétienne, tels que la vile canaille de Londres ſeroit capable d’en débiter dans un cabaret. Rien de plus indécent, ni de plus ſcandaleux, que le tableau offert aux yeux du Lecteur par Alciphron. Quel Saint Livre ! Voltaire goute fort une pareille ſainteté. A l’égard des réponſes aux objections du petit Philoſophe, je crois que c’eſt parce qu’elles ſont foibles & mal conſtruites, que Voltaire les honore de ſes loüanges. Le Livre les mérite à peu près autant, que la ſcandaleuſe & abominable Epître à Uranie. L’Auteur du Saint Livre plaiſante quelquefois de ſon chef, ( je crois, ſans mauvaiſe intention) d’une façon fort peu religieuſe. Enfin il paroît bien ſe défier lui-même de la ſolidité de ſes preuves en faveur de la Religion, puiſqu’il dit dans ſa, Préface : On m’accuſera peut-être de reſſembler à ces meres, qui étouffent leurs enfans à force de les careſſer.

Notre Critique trouve mauvais que l’OBſervateur ait dit que Ciceron étoit plus verbeux que Seneque, & il diſſimule le ſens dans lequel on l’a dit. Qui ne ſçait pas qu’il y a plus d’abondance & de nombre dans Ciceron ? Cependant Seneque eſt plus.verbeux, parce que malgré ſon ſtyle haché, il