Page:Guyou, Mottez - Théorie du navire, suivi de Traité des évolutions et allures, 1887.djvu/377

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ne rendent pas compte de la grandeur de ces influences. Ayant la même dérive, la tendance à lofer avec une vitesse en avant est moins grande que la tendance à arriver avec une égale vitesse en arrière ; cela provient de la différence qu’il y a entre les formes de l’avant et celles de l’arrière.

Mais comme nous ne connaissons pas assez les lois de résistance des fluides pour mesurer exactement le jeu de ces forces dans les différents mouvements, nous ne pouvons nous rendre compte de la grandeur de ces actions évolutives qu’en les voyant agir et en mesurant les effets qu’elles produisent.

Nous allons donc nous efforcer de faire ressortir aux yeux des élèves ces actions évolutives des résistances de carène, et nous n’abandonnerons ce point de vue si important, pour en envisager d’autres, que quand les élèves auront acquis une grande sûreté de coup d’œil dans ce genre d’observation.

En premier lieu, nous prendrons le bâtiment à sec de toile, les feux allumés ; nous choisirons un jour de jolie brise, mer plate, pour exécuter sous les yeux des élèves ce que nous allons décrire.

Toutes les voiles serrées, la machine stopée, le bâtiment tombera en travers à cause des actions évolutives des résistances de carène. En effet, le bâtiment étant arrêté, si la brise vient de quelques quarts de l’avant du travers, l’effet du vent sur le gréement, la mâture et la coque sera de faire ciller et de faire dériver : donc le bâtiment abattra. Les élèves le verront et constateront que, sous l’influence de la dérive et de la marche en arrière, le bâtiment abat. Le bâtiment étant arrêté, si la brise vient de quelques quarts de l’arrière du travers, l’effet du vent sur le gréement, la mâture et la coque sera de faire dériver et de faire aller de l’avant : donc le bâtiment lofera. Les élèves le verront et constateront que, sous l’influence de la dérive et de la marche en avant, le bâtiment lofe. C’est un fait d’expérience que tout bâtiment à sec de