Page:Guyou, Mottez - Théorie du navire, suivi de Traité des évolutions et allures, 1887.djvu/387

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petit ; la conséquence de cette déduction est que plus les voiles sont orientées, plus le cap du bâtiment sera arrivé ; cette remarque est utile à faire pour se guider dans les évolutions où il y a à culer ; elle montre que, dans ces évolutions, on rencontrera la position d’équilibre d’autant plus près du vent arrière que l’on aura orienté davantage les vergues en masquant.

La manière de faire cette leçon aux élèves est bien simple. Par un beau temps, le bâtiment étant au plus près, on fait gouverner en ralingue jusqu’à ce que le bâtiment prenne de lui-même la position d’équilibre ; la barre est alors toute dessous. Après avoir attiré l’attention de l’élève qui commande dans le moment, sur la dérive et la vitesse en avant d’où résulte le couple d’olofée, on redresse peu à peu la barre jusqu’à ce que le bâtiment prenne une nouvelle position d’équilibre, la barre droite. Là, on fera remarquer à l’élève que le bâtiment est plus arrivé que la première fois, que par conséquent la force qui fait dériver est plus grande, d’où il suit que le couple d’olofée a du augmenter ; il faut en effet qu’il en soit ainsi puisque la barre ne fournit plus de couple d’olofée.

Gardant la barre droite, on changera la surface de voilure, puis le balancement des voiles, et chaque fois on leur fera tirer les conséquences de ces changements au point de vue du couple d’olofée et du cap du bâtiment. Ayant à la fois sous les yeux les causes et les effets produits, les élèves arriveront très promptement à bien saisir le pourquoi et le comment des choses.

Passons à la position d’équilibre le vent dessus.

On peut encore là faire aux élèves une délicieuse leçon sans fatiguer l’équipage. Le bâtiment étant au plus près toutes voiles dessus, sans toucher aucune manœuvre on met la barre dessous ; le bâtiment vire et prend de lui-même la position d’équilibre le vent dessus. Cette étude est encore plus intéressante que la première, car l’esprit ne saisit pas tout de suite la nécessité de la marche en avant dans cette position