Page:Guyou, Mottez - Théorie du navire, suivi de Traité des évolutions et allures, 1887.djvu/398

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car la vitesse effective de chaque élément pour une vitesse angulaire donnée est fonction de la longueur, la résistance de l’élément est fonction du carré de la vitesse, et la résistance au mouvement de rotation est la résistance de l’élément multipliée par la distance de cet élément à l’axe.

Virer lof pour lof en culant.

Parmi les nombreux cas qui peuvent se présenter, nous en choisirons deux. Dans le premier cas, le bâtiment marche soit au plus près, soit vent de travers, avec une jolie vitesse, quand on aperçoit des dangers devant ; le but que l’on se propose est, en première ligne, d’arrêter le bâtiment, puis de lui faire prendre les autres amures sans s’avancer plus loin sur la route que l’on suivait. On suppose la mer libre sous le vent.

Dans le deuxième cas, le bâtiment n’a pas de vitesse ; il vient de manquer à virer ; la mer n’est pas libre devant ni sous lèvent ; l’objectif principal, dans ce cas-ci, est de prendre les autres amures par un mouvement lof pour lof, en perdant le moins possible au vent.

Premier cas. — Le premier commandement à faire est de mettre la barre dessous à bloc ; en même temps, faire porter tout le monde sur les bras du vent, masquer partout et filer en bande le gui et les écoutes des focs, puis diviser son monde entre les lofs et les bras, lever les lofs et rectifier les bras. Le phare de l’avant devra être brassé carré, les bras de derrière devront être brassés pour que leurs voiles soient en ralingue quand le bâtiment sera à dix quarts. Aussitôt qu’on le pourra, on carguera la brigantine, et dans cette position on attendra que le bâtiment abatte. Quand le bâtiment aura perdu son erre, on bordera les focs plats et l’on brassera devant pour faire abattre comme dans un appareillage. Sous l’influence du phare de l’avant et des focs, le bâtiment abattra rapidement ; il arrivera ainsi à dépasser le cap à dix quarts du vent avant de prendre de l’erre. Aussitôt que l’on verra son