Page:Guyou, Mottez - Théorie du navire, suivi de Traité des évolutions et allures, 1887.djvu/399

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mouvement de rotation diminuer, on changera le phare de l’avant, on mettra la barre au vent et l’on achèvera un virement de bord lof pour lof ordinaire. Si la brise n’est pas très fraîche, on laisse la grand’voile sur ses lofs ; si la brise est assez fraîche pour la faire battre, on la cargue quand elle entre en ralingue.

La description de cette manœuvre ne contente pas l’esprit par la raison que le point de départ n’est pas bien défini. Il y a des dangers devant ! Ils sont assez près pour que l’on craigne d’envoyer simplement vent devant ! Cependant, si la mer est plate et l’allure bon plein, quand on aura cassé l’err du bâtiment, on aura couru de l’avant tout autant que si l’on avait envoyé vent devant, et il faudra encore courir de l’avant pour achever le virement de bord lof pour lof. Aussi cette manœuvre ne doit être employée que quand le bâtiment tient une allure voisine de la position d’équilibre, car, dans ce cas, il manquerait peut-être à virer après avoir beaucoup couru ; tandis que les voiles masquées l’arrêteront court.

Le deuxième cas ne présente pas d’indécision et satisfait l’esprit. Le point de départ est bien défini ; le bâtiment vient de manquer à virer ; il y a des dangers devant et sous le vent ; il est à trois ou quatre quarts du vent ; ses voiles ralinguent, il ne va plus de l’avant et il a commencé un mouvement d’abatée. Nous supposons le foc halé bas ; les lofs sont levés, ou bien les hommes sont rangés sur les cargue-points des basses voiles ; s’ils ne sont pas levés, on lève les lofs, puis on fait passer tout le monde aux bras du vent et l’on change partout ; le perroquet de fougue est tout de suite orienté autant que possible ; on laisse agir un instant le phare du grand mât dans une position presque carrée, puis on l’oriente autant que possible. Le phare de l’avant se manœuvre pour qu’il soit toujours masqué, tout en faisant naître et grandir le plus tard possible son influence d’abatée. On hale l’écoute du gui au vent dans la mesure du possible. Le bâtiment abat et prend de l’erre en culant jusqu’à la position d’équilibre ; quand il y arrive, on cargue la brigantine, on