Page:Guyou, Mottez - Théorie du navire, suivi de Traité des évolutions et allures, 1887.djvu/401

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us aussi le cap de la position d’équilibre est arrivé. Il ne faut donc pas, dans cette évolution lof pour lof en culant, carguer les basses voiles, et il faut orienter les vergues le plus possible. Cependant il est bon de ne pas se presser d’orienter le phare du grand mât quand ou vient de masquer. Eu agissant ainsi, la force à culer de ce phare sera plus grande pendant un certain temps, et la force qui fait dériver moindre. La dérive étant moindre, le couple d’abatée sera moins énergique et le bâtiment aura plus de temps pour prendre de la vitesse en arrière.

Allures.

1er Principe. — La dérive unit à la marche ; c’est un fait d’expérience. Quand deux bâtiments naviguent de conserve, par la facilité que l’on a d’apprécier les plus petites différences dans la marche provenant des modifications de l’orientement, on arrive très rapidement à trouver l’angle de meilleure orientation. Que l’on applique le calcul à cet angle des vergues, on verra qu’il est très éloigné de l’angle qui donne la plus grande force en avant ; mais la force qui fait dériver est aussi beaucoup moindre. On voit aussi ce principe se manifester sur les bâtiments dont on a diminué la dérive par l’adjonction d’une fausse quille.

2e Principe. — Les courants de formation de la houle font embarder quand on prend la houle obliquement ; ils rendent l’allure du grand largue dangereuse quand la mer est forte. Pour deux houles d’égale grandeur, ils sont d’autant plus forts que la mer est moins profonde. Ce sont là des faits d’expérience que l’on peut voir en petit chaque jour, en considérant le mouvement de va-et-vient des petits corps flottant à la surface d’une mer houleuse. Les courants de formation de la houle que nous ressentons marchent dans le sens de la propagation des ondes sur les sommets, et dans le sens opposé dans le creux.

3e Principe. — Une lame se change en houle en traversant