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PUGILISTE

les muscles des cuisses et des épaules, lui jetaient des mots d’encouragement qui sortaient en sifflant d’entre leurs dents serrées. « C’est ça, Pat mon garçon ; allez-y ! Tuez ce damné nègre !… Vous l’avez, facilement !… »

À la fin du quatrième round pourtant Andy Clarkson comprit clairement ce que Pat était par sa nature même incapable de concevoir un seul instant, à savoir que le nègre allait le battre à son propre jeu. Pat frappait aussi fort que lui, peut-être plus fort, et touchait bien plus souvent ; mais ses coups n’arrivaient pas à ébranler Sam Langdon ; celui-ci les recevait sur les avant-bras ou sur les épaules, les bloquant presque tous à demi sans se donner la peine d’en bloquer complètement aucun, parce qu’il se savait l’endurance d’enclume des hommes de sa couleur. Ses coups, à lui, étaient placés de près, délibérément, avec l’habileté cruelle d’un vieux pugiliste bourré d’expérience, et déjà la figure et le torse du blanc se tuméfiaient par endroits.