Page:Hémon - Battling Malone pugiliste, 1925.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
218
BATTLING MALONE

danse, et avait loué une salle de théâtre pour y donner, à un public d’invités, le spectacle de son corps à peine voilé de gaze et de filigrane d’or en des postures à la fois hiératiques et voluptueuses…

Maintenant elle avait adopté Battling Malone. Certains y voyaient un nouveau scandale ; d’autres, plus indulgents, trouvaient seulement que c’était une déchéance, une originalité dépourvue de distinction.

Le pugiliste lui inspirait une curiosité amusée ; mais, à vrai dire, ce qu’elle voyait surtout en lui c’était le moyen d’étonner les gens de son monde et de continuer son record de hardiesse et de bravades. Elle se plaisait à se montrer avec lui à Hyde Park et dans tous les endroits où elle se savait sûre de rencontrer quelques connaissances, hommes ou femmes. Cela l’amusait surtout d’arrêter au passage d’impeccables gentlemen de ses amis, gourmés, soucieux de leur dignité, et de leur dire négligemment, après quelques phrases polies :