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PUGILISTE

et qui crient quand il ne faudrait pas ; mais… c’est drôle… la foule a l’air plus près des combattants que chez nous… »

Ce qu’il avait senti, sans pouvoir l’exprimer avec exactitude, c’est qu’entre les garçons qui bataillaient dans le ring et les autres garçons, hommes et femmes qui les regardaient faire, il existait un lien curieusement fort et subtil. Les clameurs de la foule, ses exhortations, tout le désir ardent qu’elle exprimait en cris, semblaient en vérité pousser les combattants comme une main surhumaine et les inspirer, et quand tout ce désir enthousiaste allait à l’un des deux hommes seulement, une force mystérieuse l’animait et le jetait à la victoire.

Ce n’était point l’âme d’une foule anglaise, pas plus de celle du National Sporting Club que de celle du Wonderland de Whitechapel Road. Ici les divers éléments étaient plus intimement mêlés, les manifestations de toutes sortes étaient plus spontanées et plus ardentes, sans