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PUGILISTE

entrelacés cachaient l’ossature du thorax et des épaules. Au-dessous de cette ceinture puissante le reste du torse paraissait s’amincir brusquement ; les flancs étaient secs ; les plaques musculaires de l’abdomen se dessinaient comme des écailles de tortue, et tout le long des côtes et des reins chaque torsion faisait surgir sous la peau des faisceaux de lanières et de câbles. Les triceps étaient moyens, les biceps presque nuls, de sorte que les bras paraissaient grêles, mais grêles à la manière des pattes de certains animaux, qui ne font que servir d’outil aux muscles épais des épaules — grêles et irrésistibles comme le sont les pistons d’acier qu’une machine fait jaillir.

Comparé aux beaux athlètes grecs que le marbre a fait vivre parmi nous, Pat Malone eût semblé disproportionné, presque monstrueux. La plupart des hommes qui le regardaient, à qui la vue journalière de corps nus à l’exercice avait donné quelques connaissances d’anatomie et un sens vif de la mécanique musculaire,