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développée dans un corps social organisé pour la paix et le travail pacifique, sera l’organe nouveau qui gouvernera le corps social. Est-ce à dire que la femme doive opprimer l’homme ? Non certes ; elle méconnaîtrait les services rendus et faillirait à sa douce nature ; mais elle lui fera comprendre que sa gloire est d’obéir, de se subordonner à l’autre sexe, parce qu’il est moins parfait et que ses qualités ne sont plus nécessaires au bien général.

Vous riez, Messieurs, de cette seconde théorie ; vous la trouvez absurde… C’est vrai : car elle est la contre partie de la femme thétique de M. Proudhon. Passons donc au troisième exercice.

III

Troisième esquisse. Toute classification de l’espèce humaine est une pure création subjective, c’est à dire qui n’a de raison d’être que dans la forme donnée à la perception par l’intelligence ; la conception même de l’humanité avec l’énumération des caractères qui sont réputés la distinguer des autres espèces, est bouffie de subjectivité.

La vérité est que pas un être humain ne se ressemble ; qu’il y a autant d’hommes et de femmes différents que d’hommes et de femmes pour composer l’espèce.

Les classifications, en toutes choses, sont des erreurs de l’esprit, parce que la nature hait l’identité et ne se répète jamais ; il n’y a pas deux grains de sable, deux gouttes d’eau, deux feuilles qui se ressemblent ; et très probablement le soleil,