Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/179

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ornement ; sache que beaucoup d’hommes ont dû ladultère de leur femme aux tristes soins qu’ils ont pris de dépraver leur imagination. Bien loin d’user de ton influence sur celle qui sera la moitié de toi-même, pour la rendre docile à tes volontés, pour en faire ton écho, développe en elle la Raison, le caractère : en l’élevant, tu t’amélioreras et te prépareras un conseil et un soutien. Je t’ai marié sous le régime de la séparation de biens afin que ta femme soit armée contre toi, si tu manques à tes principes ; et si jamais tu me donnes la douleur d’y manquer, ta femme deviendra doublement ma fille ; je serai sa compagne, sa consolatrice, et je te fermerai mes bras et ma maison.

L’auteur. Très bien, Madame, et vous ferez bien d’ajouter : intéresse ta femme à ton travail ; fais qu’elle veuille toujours être occupée, parce que le travail est le conservateur de la chasteté.

La jeune femme. À ma fille, je dirai : l’ordre social dans lequel nous vivons exige, mon enfant, que tu administres ta maison ; c’est une fonction dont notre sexe ne sera relevé que dans un ordre de choses encore loin de nous. N’oublie pas que la prospérité de la famille dépend de l’esprit d’ordre et d’économie de la femme. Ce que ta fortune ou ton travail spécial te dispensent de faire, règle-le et surveille-le. Aujourd’hui, le luxe de la toilette et de l’ameublement dépasse toutes les bornes. Le luxe en soi n’est pas un mal, mais, actuellement, il est un grand mal relatif, parce qu’on n’a pas encore résolu le problème d’augmenter, de varier les produits, sans augmenter en même temps la misère et l’abrutissement des travailleurs. Sois donc simple :