Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

si elle n’est pas remplie, soit punie d’une amende et de dommages-intérêts.

Que tout homme, qu’une fille mère pourra prouver par témoins ou par lettres, devoir être le père de son enfant, soit soumis aux charges de la paternité.

Que la recherche de la paternité soit autorisée comme celle de la maternité.

Que la séduction d’une fille de moins de vingt-cinq ans soit sévèrement punie.

Qu’une fille ne puisse être enregistrée au bureau des mœurs qu’après vingt-cinq ans accomplis, et qu’elle soit mise en correction avant cet âge, si elle se livre à la prostitution.

Que toute femme de mauvaises mœurs soit punie de la prison et de l’amende, si elle a repu un homme au dessous de vingt-cinq ans, et que la peine soit terrible si elle n’est pas saine.

La jeune femme. On dira que la paternité ne peut être prouvée. Madame.

L’auteur. Je ne nie pas qu’il ne soit possible que le père attribué à l’enfant naturel ne soit pas le vrai père : mais ce qui doit être établi par des preuves, c’est qu’il s’est mis dans le cas d’être réputé tel : c’est la probabilité de la paternité dans le mariage, étendue à la paternité hors du mariage. Tant pis pour les hommes qui s’y laisseront prendre : c’est une honte que d’attacher l’impunité au plus désordonné, au plus subversif des penchants égoïstes : il faut que les femmes ne supportent plus seules la charge des enfants naturels et ne soient plus tentées de les abandonner.