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Toutes ces lois physiologiques sont vos armes : c’est à vous de savoir convenablement les employer.

Il y a en nous deux domaines : celui de l’instinct et celui du libre arbitre : le premier, qui est le plus étendu, comprend nos impulsions simples et involontaires.

Ces impulsions sont aveugles, et se divisent en plusieurs groupes : celles qui sont les premières éveillées, se rapportent à la conservation de nous-mêmes : l’enfant est un égoïsme organisé. Vient ensuite le groupe des impulsions sociales qui nous relient à nos semblables ; puis les impulsions conservatrices de l’espèce qui s’éveillent dans la jeunesse, et entrent en lutte contre les facultés sociales.

Avec ces groupes qui se rapportent à notre conservation individuelle, à celle de l’espèce et de la société, il y en a d’autres qui nous mettent en rapport avec la nature pour la connaître et la modifier : telles sont les facultés intellectuelles, scientifiques, artistiques, industrielles, la tendance à l’idéal, etc.

Toutes ces impulsions ont pour ministre la volonté, qu’il faut bien se garder de confondre avec le libre-arbitre, ou faculté de choisir, entre deux incitations contemporaines, celle à laquelle on obéira de préférence.

Une division et une analyse philosophique de nos facultés, de l’influence que chacune d’elles exerce sur toutes les autres, ne saurait trouver place dans ces indications générales ; nous dirons seulement que vous devez donner une grande force, par un exercice continuel, aux instincts sociaux et à la Raison qui juge de la vérité des rapports, afin que les facultés égoïstes et celles de la conservation de l’espèce demeurent dans leurs