Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/239

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Il est naturellement colère parce qu’il s’aime, et s’irrite qu’on résiste à ce qui lui plaît ;

Faible, il est rusé, fort il frappe sans pitié ; rarement il est généreux parce qu’il ne sent que lui-même ;

En général, il est très tendre au mal et se lamente pour la moindre chose ;

Selon son degré de force , il est tyran ou lâche et sournois.

Mais il a l’imagination vive, la mémoire bonne, un trésor de foi inépuisable, une admirable logique, l’instinct d’imitation, et la divination des sentiments qu’éprouvent pour lui ceux qui l’entourent.

Défendez, sous peine de renvoi immédiat, à vos collaboratrices et à vos domestiques de dire à vos élèves des contes de sorciers, de revenants, de loups-garous, de croquemitaine : il vaudrait mieux qu’elles fissent mille fautes, que d’être retenues d’en faire une seule par la crainte d’une de ces absurdités ; que jamais les contes de fée ne trouvent d’accès dans votre maison : cela fausse l’esprit : que rien n’entre dans la pensée de vos élèves qui ne puisse y demeurer ; ne les trompez jamais : s’il n’est pas possible de satisfaire à une question, il vaut mieux leur dire qu’elles ne sont pas en état de comprendre la réponse.

Vos enfants étant observatrices et imitatrices, vous veillerez à ce que rien de ce qu’elles verront et entendront ne puisse être imité : vos exemples vaudront toujours mieux que des leçons.

Agissez de manière à ce que vos enfants sentent que vous les aimez, afin qu’elles vous aiment et aient pleine confiance en vous ; mais en même temps qu’elles soient convaincues de votre Raison et de votre fermeté.