Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 234 —

Rappelez-vous surtout que, lorsqu’elles sont jeunes, tous ne les corrigerez qu’en en appelant à leur égoïsme.

À celles qui sont voleuses, point de morale ; prenez-leur la chose qu’elles préfèrent. Quand elles s’en lamenteront, dites-leur simplement : pourquoi avez-vous fait à votre compagne ce que vous êtes désolées qu’on vous ait fait ? Rendez ce que vous avez pris et dites à celle que vous avez lésée : je suis fâchée de t’avoir fait ce que je ne voudrais pas que tu me fisses. Si vous récidivez, vous aurez la honte de rester à la maison, tandis que vos compagnes viendront avec moi faire une promenade pour s’instruire sur telle chose : la voleuse mérite d’être ignorante.

À celles qui sont menteuses, point de morale ; prenez l’air sérieux ; et quand elles vous disent quelque chose : je ne sais si cela est vrai, répondrez-vous ; comment voulez-vous que je croie quelqu’un qui a été assez lâche pour ne pas dire la vérité. La menteuse témoignera de la honte et du chagrin, vous promettra de ne plus recommencer : alors revenez franchement à elle et ne lui reparlez plus de sa faute que pour lui dire : tu n’avais pas songé que mentir accuse de la crainte, que la crainte est une lâcheté, que tu ne devais pas mentir aux autres, parce que tu ne voudrais pas qu’on te mentit ; je suis sûre que, maintenant que tu as réfléchi, tu ne commettras pas cette vilaine action.

Si votre élève est colère et frappe, exigez que la personne frappée le lui rende, afin qu’elle sache ce que c’est ; puis enfermez-la dans une chambre sans dire un mot. Lorsqu’elle sera revenue au calme, dites-lui tranquillement qu’elle s’est fait passer pour folle, a excité la pitié, donné un mauvais exemple et offensé quelqu’un ; qu’il ne lui sera permis de rentrer au milieu