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CLIO, LIVRE I.

Smyrne leur donnèrent un asile parmi eux. Quelque temps après, ces fugitifs ayant observé que les Smyrnéens célébraient hors de leur ville une fête en l’honneur de Bacchus, ils en fermèrent les portes, et s’en emparèrent. Les Éoliens vinrent tous au secours ; mais enfin il fut arrêté, d’un commun accord, qu’ils laisseraient les Ioniens en possession de la ville, et que ceux-ci leur rendraient tous leurs effets mobiliers. Les Smyrnéens ayant accepté cette condition, on les distribua dans les onze autres villes éoliennes, qui leur accordèrent le droit de cité.

CLI. Telles sont les villes que les Éoliens possèdent actuellement en terre ferme, sans y compter celles qu’ils ont au mont Ida, parce qu’elles ne font point corps avec elles. Ils ont aussi cinq villes dans l’île de Lesbos. Quant à la sixième, nommée Arisba, les Méthymnéens en ont réduit les habitants en esclavage, quoiqu’ils leur fussent unis par les liens du sang. Ils ont aussi une ville dans l’île de Ténédos, et une autre dans les îles qu’on appelle Hécatonnèses. Les Lesbiens et les Ténédiens n’avaient alors rien à craindre, non plus que ceux d’entre les Ioniens qui habitaient dans les îles ; mais les autres villes résolurent dans leur conseil de suivre les Ioniens partout où ils voudraient les mener.

CLII. Les ambassadeurs des Ioniens et des Éoliens, s’étant rendus à Sparte en diligence, choisirent, aussitôt après leur arrivée, un Phocéen, nommé Pythermus, pour porter la parole au nom de tous les autres. Pythermus se revêtit d’une robe de pourpre, afin que, sur cette nouvelle, les Spartiates se trouvassent à l’assemblée en plus grand nombre. S’étant avancé au milieu d’eux, il les exhorta, par un long discours, à prendre leur défense ; mais les Lacédémoniens, sans aucun égard pour leur demande, résolurent entre eux de ne leur accorder aucun secours. Les Ioniens se retirèrent. Quoique les Lacédémoniens eussent rejeté leur demande, ils ne laissèrent pas de faire partir, sur un vaisseau à cinquante rames, des gens qui, à ce qu’il me semble, devaient observer l’état où se trouvaient les affaires de Cyrus et de l’Ionie. Lorsque ce vaisseau fut arrivé à Phocée, ces députés envoyèrent à Sardes Lacrinès,

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