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HISTOIRE D’HÉRODOTE.

l’usage du pays. Ils emploient à toutes sortes d’usages l’or et le cuivre. Ils se servent de cuivre pour les piques, les pointes des flèches et les sagares, et réservent l’or pour orner les casques, les baudriers et les larges ceintures qu’ils portent sous les aisselles. Les plastrons dont est garni le poitrail de leurs chevaux sont aussi de cuivre : quant aux brides, aux mors et aux bossettes, ils les embellissent avec de l’or. Le fer et l’argent ne sont point en usage parmi eux, et on n’en trouve point dans leur pays ; mais l’or et le cuivre y sont abondants.

CCXVI. Passons à leurs usages. Ils épousent chacun une femme ; mais elles sont communes entre eux. C’est chez les Massagètes que s’observe cette coutume, et non chez les Scythes, comme le prétendent les Grecs. Lorsqu’un Massagète devient amoureux d’une femme, il suspend son carquois à son chariot, et en jouit sans honte et sans crainte.

Ils ne prescrivent point de bornes à la vie ; mais lorsqu’un homme est cassé de vieillesse, ses parents s’assemblent et l’immolent avec du bétail. Ils en font cuire la chair, et s’en régalent. Ce genre de mort passe chez ces peuples pour le plus heureux. Ils ne mangent point celui qui est mort de maladie ; mais ils l’enterrent, et regardent comme un malheur de ce qu’il n’a pas été immolé.

Ils n’ensemencent point la terre et vivent de leurs troupeaux, et des poissons que l’Araxe leur fournit en abondance. Le lait est leur boisson ordinaire. De tous les dieux, ils n’adorent que le Soleil. Ils lui sacrifient des chevaux, parce qu’ils croient juste d’immoler au plus vite des dieux le plus vite des animaux.


FIN DU PREMIER LIVRE.