Page:HM BrackenridgeHist. guerre USA angleterre V1,1820.djvu/168

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ritoire, et le projet de la domination universelle était plus à craindre pour nous de la part de l’Angleterre, qui déjà se proclamait souveraine des mers, et exerçait cette souveraineté autant qu’il est au pouvoir humain de le faire. Quoi qu’il en fût, la téméraire entreprise de Napoléon avait été suivie d’un désastre si épouvantable, que loin d’être encore un objet d’effroi, le politique éclairé doutait s’il pourrait se maintenir sur son trône, si la France ne tomberait pas au nombre des puissances du second rang, et si l’Europe ne trouverait pas dans la Russie une plus formidable ennemie. Car, on peut le dire, le caractère modéré du souverain actuel de ce puissant empire forme la seule garantie des nations qui l’entourent. Enfin, pour en revenir à ce qui nous regarde, il était aisé de prévoir que le déclin rapide de Napoléon laisserait à l’Angleterre la liberté de conduire contre nous des forces plus imposantes, et qu’enflée d’orgueil par ses succès en Europe, elle refuserait de traiter avec l’Amérique aux termes d’une juste et honorable réciprocité.

La première chose qui occupa les délibérations du congrès fut de créer de nouvelles forces dont nos armées avaient un si pressant besoin. Jusqu’alors les enrôlements n’avaient