Page:HM BrackenridgeHist. guerre USA angleterre V1,1820.djvu/273

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La torche incendiaire fut portée de maison en maison, au milieu des cris de désespoir des femmes qui fuyaient de toutes parts pour éviter les outrages des soldats et des matelots. Celles qui ne purent se soustraire à ces monstres furent inhumainement dépouillées des vêtements même qu’elles portaient, se virent à chaque instant menacées du fer homicide ; et, chose horrible, ces infortunées ne trouvèrent pas un seul protecteur, un seul sentiment de pitié parmi les officiers qui présidaient à cette scène de désastres ! Enfin, ces misérables brigands, c’est le titre qu’ils méritent, ne respectant rien, sacagnèrent le temple même de l’Éternel, et commirent les plus infâmes profanations dans l’intérieur du sanctuaire !

Un seul bâtiment restait encore debout, c’était la maison du commodore Rodgers. Là, les femmes les plus distinguées avaient pris refuge, espérant qu’un amiral respecterait la demeure et l’épouse d’un brave et habile marin employé au service de sa patrie. Cependant l’officier qui dirigeait l’incendie se disposait à détruire ce dernier asile de la faiblesse et de la pudeur ; et ce ne fut qu’à grand’peine qu’on parvint à lui faire suspendre ses desseins jusqu’à ce qu’il en eût été référé à son chef.