Page:Haase - Syntaxe française du XVIIe siècle.djvu/17

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pas de les joindre avec les féminins… De quelque façon qu’il se fasse, il suffit de savoir qu’il se fait ainsi. (Vaugel., Rem., II, 43.) — Voulons-nous nous asseoir ? — Il n’est pas nécessaire. (Mol., Mis., III, 4, 878.) — Mais de vous rencontrer, il n’est pas bien facile. (Id., Fâch., III, 2, 619.) — Iris, je vous louerois ; il n’est que trop aisé. (La Font., Discours à Mad. de la Sablière, 1[1].) — J’essayerais d’aller demain voir Mlle de Méri, pour aujourd’hui il ne m’étoit pas possible. (Sév., XI, 10.) — Je lui ai répondu… qu’il n’y avoit guère de particuliers avec de la religion qui n’acquittassent le vœu de leur femme, quand il n’incommodoit pas leurs affaires. (Maint., Corr., IV, 44.)

B. De même, on employait il se rapportant à d’autres pronoms neutres comme : cela, ce (qui), rien, etc. ; tournures qu’on évite aujourd’hui.

Ex. : Je ne tiens point que cela soit, et s’il est, j’avoue qu’un sage en a fait l’invention. (Malh., II, 720.) — Cela ne fait rien contre Th-A-Kempis : au contraire, je crois qu’il lui peut servir. (Corn., Lettr., X, p. 469.) — Cela viendra peut-être, mais il n’est pas venu. (Sév., II, 52.) — Goûtez bien cela ; il est de Léandre. (La Bruy., I, 194.) — Ce qu’il a reçu n’étoit pas un bienfait, mais il en avoit le nom. (Malh., II, 152.) — Je n’ai point encore senti ce que je sens. Je ne sais ce que c’est, mais je sais qu’il me charme. (Corn., Psy., III, 3, 1059.) — On doit louer tout ce qu’ils disent autant qu’il mérite d’être loué. (La Rochef., Réfl., I, 291.) — Ce qui a l’être par soi est éternel et immuable ; car il porte toujours également dans son propre fonds la cause et la nécessité de son existence. (Fén., Exist., II, 2, 24.) — Quoi que l’on donne… rien n’est contemptible quand il est rare. (Malh., II, 20.) — Il n’y a rien qui ne me soit supportable, pourvu qu’il vienne de vous. (Balz., Lettr., III, 19.) — Il ne voit plus rien tel qu’il est. (Mass., Pet. car., Tentat. des Grands, 2.) — Voilà qui est bien aisé à dire, je voudrois qu’il le fût encore plus à faire. (Sév., II, 241.) — Un dernier point détruit tout comme si jamais il n’avoit été. (Boss., Serm. sur la mort, 1.)

Remarque : Bien qu’il l’emploie lui-même çà et là, Malherbe blâme déjà il à la place de cela chez Desportes (IV, 435 ; C. D. Div. am. Son. 22) L’expression : Il est dommage que (à la place de : c’est dommage que), employée encore dans la langue courante, est désapprouvée par

  1. Dans presque toutes les éditions modernes, Fabl., X, I, 1.