Page:Haase - Syntaxe française du XVIIe siècle.djvu/406

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CHAPITRE VII. PHRASES ET MEMBRES DE PHRASES COORDONNÉES. § 144. La répétition de l’article ou d’un pronom adjectif devant des substantifs coordonnés était de règle en ancien français. Cette règle fut de moins en moins suivie et devint facultative au XVIe siècle; puis les efforts des grammairiens la remirent en vigueur au XVIIe siècle, et elle a subsisté jusqu’à nos jours. Cependant on n’en tint pas toujours compte au XVIIe siècle, et la répétition de l’article ou du pronom n’eut sou- vent pas lieu dans les cas suivants : A. devant des substantifs de sens différent et qui ne for- ment pas un tout, comme p. ex. les arts et métiers, le roi et peuple de France. Ex. : Ceux qui ont cette connoissance et sentiment d’eux- mêmes. (Desc., Pass., 154.) — Les choses qui regardent les com- modités ou incommodités du corps, (kl., Médit., VI.) — Cela passe le dogmatisme et pyrrhonisme. (Pasc, Pens., I, 164.) —

  • Mais quand on voit les miracles et doctrine suspects d’un même

côté... (Id., Pens., II, 77¹ ) — Ce n’est que fantaisie qui fait quun. tel ou telle le soit. (Id., Pens., 1, 115.) — Monsieur serait reconnu lieutenant général de l’État et couronne de France. (La Rochef., Mém., II, 416.) — M. de T. me répond tous les jours de votre capacité et fidélité. (Sév., VIII, 41.)

1. Pasc, Pens., II, 77. L’édition Molinier, d’après laquelle la référence- est donnée, porte : Mais quand on voit les miracles et la doctrine suspects d’un même côlé. Cependant la leçon n’est pas inexacte et s’applique bien à l’emploi men tionné. Nous trouvons dans le texte Michaud, p, 839 : Quand on voit les miracles et doctrine d’un même c’té. Cf. éd. Br., 813, p. 720.