- RABASTENS, les séparant violemment.
Assez… assez… (Il les renvoie aux deux bouts du théâtre, Pomme d’Api à gauche, Gustave à droite.) Fi ! les petits inconvenants ! ils m’ont berné… Je suis un oncle berné… S’embrasser comme ça devant le monde ! Et je suis sûr qu’ils seraient encore prêt à recommencer ! (Ils s’envoient des baisers de la main.) Voyez-vous, voyez-vous ! allez-vous-en… allez… allez… je vous chasse ! (Rasant les murs ils se dirigent vers la porte en se faisant des signes.) Je suis sûr qu’ils vont recommencer dans l’escalier ! Que faire, mon Dieu, que faire ? (Criant.) Arrêtez… arrêtez… venez ici. (Il les fait redescendre.) Là, là, petits misérables, à genoux. (Tous deux ensemble tombent à genoux ; furieux.) Je vous pardonne… oui… (Tous deux se relèvent.) Pas d’observations. (A Gustave.) Qu’est-ce que je te donnais par an ? rien du tout, je double la pension… ça n’est pas assez ?… trois mille francs est-ce assez ?… non… six mille… (Au comble de la fureur.) Est-ce assez six mille ?… Et le mariage dans combien ? six semaines, est-ce trop long ? Mettons trois semaines et n’en parlons plus !
- GUSTAVE ET CATHERINE.
Oh ! mon bon oncle. (Ils vont pour sauter au cou de Rabastens, mais, se rencontrant dans ce mouvement, ils s’embrassent tous les deux sous le nez même de Rabastens.)
- GUSTAVE.
Ma chère Pomme d’Api, comme je t’aime et comme il va être gentil notre petit ménage.
- CATHERINE, à Gustave.
Oui, mais c’est maintenant qu’il va falloir marcher droit… Parce que vous savez, si ça ne va pas à mon idée… c’est moi qui vous quitterai, et alors…
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- J’en prendrai un, deux, trois, quat’, cinq,
- Six, sept, huit, neuf et cœtera.
- Je prendrai tout c’ qui s’ présent’ra
- Et surtout c’qui m’applaudira.
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(Au public.)
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- Si ce jeune homme se dérange
- Gare à lui ! Car, moi, je me venge !
- Et pour ça sans qu’il soit besoin,
- J’imagine, d’aller bien loin,
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