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DU BOIS-HUS

paru publiquement dans une assemblée célèbre, » et que ses amis connaissent seuls les délicats secrets qui en ont retardé la publication. Quoiqu’il vienne un peu hors de saison, peut-être trouvera-t-il encore quelque faveur, puisqu’un si beau sujet, dont se sont emparées des plumes espagnoles, n’a tenté « aucune des illustres et miraculeuses veines de l’Académie. » — En tête de ses trois poèmes, Du Bois-Hus a aussi pris soin de placer des arguments explicatifs. Les deux premiers, la Nuict des Nuicts et le Jour des Jours, se subdivisent chacun en deux parties, ainsi dénommées : la Nativité du Daufin du Ciel ; la France, l’azile et le temple du Daufin du Ciel ; — la Naissance du Daufin de la Terre ; la Beauté de Monseigneur le Daufin et la joye du monde à son arrivée sur la terre. Partout, dans ces morceaux préparatoires, l’inspiration, chrétienne et française à la fois, de Du Bois-Hus se fait jour ; son zèle pour la religion et la patrie lui dicte de beaux élans ou d’ingénieuses saillies. Après avoir affirmé, — Dieu l’entende ! — que « le Ciel et la France sont de tous temps amis, » il trouve de jolis accents pour louer cette douce France, « la plus belle pièce de l’Europe, où paroissent les beaux naturels, les bons courages et les solides jugements ; où les vieillards sont actifs, les jeunes gens sages, les hommes parfaits ; où les dames sont de belles généreuses ou des sçavants modestes, où les filles sont des amazones ou des Minerves. » Il s’arrête, émerveillé, devant le Louvre et ses jardins, « où de vivantes beautés vont