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L’ABBÉ DE FRANCHEVILLE

Guébriac a trouvé cette feuille pour préface à un livre de François Barberin, qui en parle ; je l’envoie à Pauline ; elle entendra peut-être cette prose comme le Pastor fido. Voilà une bagatelle dont vous donnerez le soin à quelqu’un, sans vous en inquiéter. Si vous étiez à Aix, Montreuil feroit cette affaire pour son ancien ami, dont l’esprit est très différent du sien ; mais enfin, vous ferez, sans vous peiner, tout ce que vous voudrez[1]. »

Mme de Grignan envoya le mémoire demandé sur la Cour d’amour, et Mme de Sévigné, qui montrait déjà ses lettres à Guébriac[2], écrivait à sa fille :

« Du mercredi 4 janvier 1690… La voilà revenue cette lettre du 17 : elle étoit allée faire un petit tour à Rennes ; elle remplit le vide qui me faisoit perdre le fil de la conversation ; j’aurois perdu aussi la plus belle instruction du monde sur cette Cour d’amour, dont mon nouvel ami eût été au désespoir. Sa curiosité sera pleinement satisfaite : il avoit reçu sur ce sujet mille autres rogatons qui ne valoient rien. Ah ! que cet Adhémar est joli ! mais aussi qu’il est aimé ! Sa maîtresse devroit être bien affligée de le voir expirer en baisant sa main… Je trouve toute cette relation fort jolie ; c’est un petit morceau de l’ancienne galanterie, mêlé avec la poésie et le bel esprit, que je trouve digne de curiosité[3]… »

L’ancien abbé de Francheville fut absolument du même avis :

  1. Sévigné, X, 215-216.
  2. « Du mercredi 30 novembre 1689… Quand je montre vos lettres à mon fils et sa femme nous en sentons la beauté. Mon ami Guébriac tomba, l’autre jour, sur l’endroit de la Montbrun : il en fut bien étonné ; c’étoit une peinture vive et bien plaisante… (Ibid., p. 243.)
  3. Ibid., p. 298.
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